Même sans marge de manœuvre, QRM n'a pas dit son dernier mot dans la lutte pour le maintien

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Comptablement, rien n'a changé ou presque

Une fois n'est pas coutume, QRM s'est séparé d'un entraîneur en cours de saison. Mi-janvier, les dirigeants seinomarins ont mis un terme à la mission d'Olivier Echouafni pour le remplacer moins d'une semaine plus tard par Jean-Louis Garcia. Le fameux choc psychologique, évoqué parfois dans ce cas de figure, a-t-il fonctionné dans les rangs « Rouge et Jaune » ? A la simple lecture des résultats, on serait tenté de répondre par la négative. Si l'on fait fi de ce début de championnat complètement catastrophique des partenaires de Garland Gbellé qu'ils traînent toujours comme un boulet (2/24 points sur leurs huit premières sorties), les deux techniciens qui se sont succédé sur le banc normand présentent des bilans comptables quasi-identiques. Entre les 9e et 20e journées, Quevilly-Rouen avec Olivier Echouafni aux commandes a tourné à 1,25 point par match. Depuis la nomination de Jean-Louis Garcia, cette moyenne est de 1,22.

Que ce soit avec l'ancien sélectionneur de l'équipe de France féminine ou l'ex-coach d'Angers, Lens et Troyes à sa tête, QRM est une formation qui gagne peu (cinq succès seulement en Ligue 2, le plus faible total de la division, exception faite de la lanterne rouge valenciennoise) mais qui constitue surtout un collectif difficile à battre (11 défaites en tout, autant que le Stade Malherbe, qu'il affronte ce samedi, 8e et candidat aux play-off). "On n'a plus perdu depuis le 10 février (J24. revers 1-0 contre Bastia)", rappelle le nouvel entraîneur des « Rouge et Jaune », soit une série de cinq rencontres consécutives dont quatre matches nuls. D'ailleurs, Quevilly-Rouen est l'écurie de L2 qui partage le plus les points avec ses adversaires. Cela s'est déjà produit à 13 reprises ! "Certains matches nuls nous laissent des regrets, à commencer par Grenoble pour ma première à Diochon (J22. 1-1, le 27 janvier). A Bordeaux aussi, on ressort frustré (J28. 0-0, le 9 mars). Si au moins deux de nos cinq matches nuls s'étaient transformés en victoires (depuis le début de son mandat), on aurait 15 points ; ce qui nous donnerait un bilan plus cohérent. Mais je sens qu'on est très proche de faire la bascule".

Défensivement plus solide, offensivement presque muet

Toutefois, en y regardant de plus près, si les résultats de QRM sont quasi-similaires (3V-6N-3D contre 2V-5N-2D), la méthode est bien différente d'un technicien à un autre. "A notre arrivée (avec son adjoint Manuel Nogueira), l'idée était de redonner une assise défensive à l'équipe", souligne Jean-Louis Garcia. Mission accomplie. Avec seulement huit ballons ramassés au fond de ses filets sur les neuf dernières journées (dont trois fois face à Angers pour le baptême du feu de son nouveau coach), le club du président Michel Mallet a divisé par deux le nombre de ses buts encaissés (18 en 12 sorties sur la séquence précédente). Pour atteindre cet objectif, l'entraîneur normand n'a pas hésité à bouger les lignes. A plusieurs reprises, il a utilisé un schéma en 3-5-2 avec deux pistons nommés Alpha Sissoko et Jason Pendant, intercalant également Balthazar Pierret, milieu de formation, dans la défense à trois.

Problème, cette solidité s'est visiblement bâtie au détriment de l'animation offensive. Les « Rouge et Jaune » ne marquent plus ou presque. Depuis leur carton sur la pelouse de Laval (J23. 4-2, le 3 février) ; qui était doté pourtant de l'arrière-garde la plus imperméable du championnat au moment de cette confrontation, la bande au capitaine Garland Gbellé n'a trouvé le chemin des filets adverses que trois fois en six rencontres. Vous avez dit paradoxal. "Sur les neuf prochains matches, il faut qu'on se montre beaucoup plus clinique", avance comme axe de progression l'ancien gardien.

Plus aucune marge de manœuvre

Quand Jean-Louis Garcia a été désigné, QRM accusait cinq longueurs de retard sur le premier non-relégable. Un mois plus tard, cet écart n'a pas varié d'un iota même si les coéquipiers de Garland Gbellé ont perdu une place, reculant au 19e rang. Seule l'identité du 16e a changé ; Bastia ayant chuté au classement alors que Concarneau a basculé dans la zone rouge. "Même si on sait que ça ne suffira pas, les 11 points qu'on a pris sur les neuf derniers matches nous permettent de rester en vie", annonce le technicien seinomarin qui a fait ses petits calculs dans la course au maintien. "Sur les neuf dernières journées, il va nous falloir au minimum quatre ou cinq victoires plus des nuls à droite, à gauche". Autant dire que la marge de manoeuvre des « Rouge et Jaune » est étroite bien qu'ils possèdent la différence de buts la plus favorable des candidats luttant contre la relégation.

Au-delà de ces considérations mathématiques, Jean-Louis Garcia adopte une positive attitude vis-à-vis de son groupe. "Par rapport au contenu de nos prestations, au visage que l'on montre, j'y crois. Je sais qu'on en est capable. On a décidé d'agir, de ne pas subir, d'aller chercher notre objectif... Il ne faut pas se laisser polluer l'esprit". Toutefois, pour évoluer en Ligue 2 la saison prochaine, Quevilly-Rouen a besoin de renouer le plus rapidement possible avec le succès à Diochon ; ce qui ne s'est plus produit en championnat depuis... le 5 décembre (J17. 3-2 aux dépens de Bordeaux) ! Et derrière, il faudra enchaîner avec une série, sachant que le club normand n'a jamais aligné deux victoires de suite cette saison. "J'espère que la réception du Stade Malherbe servira de déclic". Les supporters « Rouge et Jaune » aussi.

> L2. J30 - Quevilly-Rouen Métropole (19e - 28 points) / SM Caen (8e - 42 points), samedi 30 mars à 19 heures au Stade Robert-Diochon.

"Une grande partie du jeu offensif de Malherbe tourne autour d'Alexandre Mendy"

Jean-Louis Garcia n'a pas eu de mal à identifier la menace n°1 au Stade Malherbe : Alexandre Mendy (buteur, ici, au match aller sous le regard de Balthazar Pierret). ©Damien Deslandes

Le chemin du maintien passe donc par le Stade Malherbe pour QRM ; un adversaire qui nourrit encore l'espoir d'accrocher les play-off (8e à un point du Top 5) même s'il reste sur deux revers de rang. "Depuis la nomination de Nicolas Seube (fin novembre), cette équipe surfe sur une dynamique positive (deuxième meilleur bilan de L2 sur cette période). C'est un mixte entre des jeunes talentueux et des joueurs d'expérience : Romain Thomas, Anthony Mandrea...", analyse Jean-Louis Garcia qui n'a pas eu de mal à identifier la menace n°1 dans le camp d'en face ; un certain Alexandre Mendy, meilleur buteur du championnat avec 17 réalisations. "C'est un joueur au-dessus du lot. Une grande partie du jeu offensif de Malherbe tourne autour de lui. C'est l'une des clés du match".

S'il a besoin d'être rassuré avant samedi soir et cette confrontation 100% normande, le club seinomarin peut toujours consulter ses stats contre son voisin régional : une seule défaite en cinq duels depuis sa remontée en Ligue 2 en 2021 pour deux victoires et autant de matches nuls.

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